Les ruelles de Cassis débordent, les terrasses sont saturées, les calanques se méritent au prix d’une longue file d’attente sur le sentier. Trop belle pour son propre bien, la perle de la côte provençale est devenue victime de son succès. Entre la flambée des prix, l’inflation des parkings et la foule permanente, le charme d’antan s’est quelque peu estompé. À quelques kilomètres à l’ouest, un lieu préserve encore cette harmonie rare entre mer, roche et silence : Ensuès-la-Redonne. Un nom discret, presque effacé des radars touristiques, et pourtant, une promesse immense pour celles et ceux qui recherchent un ailleurs pur, intact, vibrant d’authenticité. Cette halte confidentielle de la Côte Bleue offre ce que le tourisme de masse ne pourra jamais acheter : le privilège d’un instant vrai. Entre calanques secrètes, ambiance villageoise préservée et douceur méditerranéenne, Ensuès est bien plus qu’un lieu : c’est une respiration. Voici pourquoi ce petit coin des Bouches-du-Rhône mérite une place de choix sur votre prochaine feuille de route.
Un territoire entre roche, mer et silence
Un chapelet de calanques à l’état brut
Oubliez les plages balisées, les transats alignés et les sentiers balafrés par la surfréquentation. À Ensuès-la-Redonne, les calanques ont conservé une forme de noblesse sauvage. Parmi elles, Le Petit Méjean déroule ses galets dans un silence presque religieux, tandis que Le Grand Méjean s’ouvre comme un amphithéâtre de pierre face à l’azur. Figuières ou Carro, moins connues que Sormiou ou Port-Pin, livrent pourtant des paysages tout aussi bouleversants – mais sans la cohue. Ici, la roche effilée plonge dans une eau limpide où le soleil découpe des reflets cristallins à chaque heure du jour. On s’y glisse sans effort, masque sur le nez, palmes aux pieds, et tout autour, le silence est total. Une nature intacte, respectée, vivante.
Une biodiversité préservée et éclatante
Le relief côtier abrupt favorise la conservation d’un écosystème foisonnant. Sur terre, les chênes kermès et les pins d’Alep ombragent les sentiers rocailleux, tandis que l’on surprend parfois un faucon pèlerin ou une couleuvre de Montpellier glissant dans les herbes sèches. Côté mer, le spectacle se joue sous la surface : gorgones, oursins violets, bancs de castagnoles. La faune marine de la Côte Bleue, longtemps délaissée, renaît lentement grâce aux efforts de sensibilisation portés par les habitants et associations locales. Un trésor discret que seuls les visiteurs attentifs sauront apprécier.
La clarté des eaux, un luxe naturel
Aucune station balnéaire artificielle ici. L’eau n’est pas « propre », elle est simplement pure, limpide, minérale. Les rayons solaires percent les profondeurs avec une clarté saisissante, faisant de chaque baignade un véritable rituel sensoriel. Sur la plage confidentielle du Petit Méjean, on entre dans la mer comme dans une chapelle de lumière. Les après-midis s’étirent dans une tranquillité rare, bercée seulement par les clapotis de quelques nageurs solitaires ou les éclats d’un paddle glissant sans bruit.
Une âme provençale qui résiste au temps
Un village qui respire la Méditerranée
Au cœur des collines, Ensuès-la-Redonne ne joue pas la carte du folklore. Ici, les volets sont réellement bleus, les fontaines usées par le temps, les ruelles étroites à souhait. Le village s’organise autour de sa petite église, de son marché et de ses cafés sans prétention, où les conversations s’étirent autour d’un pastis ou d’un verre de rosé frais. Loin des façades instagrammables, c’est une vie de village sincère qui s’offre aux visiteurs, sans artifice ni mise en scène.
Traditions et quotidien local
Chaque samedi, les étals du marché installés sur la place principale regorgent de fromages fermiers, de légumes gorgés de soleil et de poissons tout juste pêchés. Le soir, quelques guirlandes lumineuses s’accrochent aux branches des platanes pour accompagner les bals improvisés ou les soirées musicales. Ici, on vit au rythme des saisons, des fêtes patronales et des récoltes. Le mot « authenticité » prend tout son sens dans cette Provence non galvaudée, encore ancrée dans le vrai.
Un accueil sincère, loin des clichés
Les habitants d’Ensuès ne cherchent pas à séduire. Ils accueillent, simplement. Le sourire n’est pas une obligation touristique, mais une évidence sociale. On vous indiquera le sentier pour rejoindre une calanque avec la même chaleur qu’on réserve à un voisin. Les commerçants, souvent installés ici depuis des générations, offrent plus qu’un service : une immersion. Cette bienveillance discrète transforme chaque rencontre en moment privilégié.
Activités, expériences et grands bonheurs simples
Le GR51 : sentier sauvage et vues sublimes
Le fameux sentier des douaniers (GR51), qui serpente au-dessus de la mer, offre des points de vue vertigineux sur la Méditerranée. On y marche à l’aube, quand le ciel rosit les falaises, ou en fin de journée pour observer le soleil plonger dans la mer, en silence. Certains tronçons permettent d’atteindre directement les calanques, après quelques passages escarpés. Les chaussures doivent être solides, l’eau bien présente dans le sac, mais le spectacle vaut chaque goutte de sueur. Une nature à l’état brut, sans panneaux ni barrières. Du vrai.
Une mer vivante pour les aventuriers doux
L’eau devient ici terrain d’exploration. Avec un simple masque, on découvre un monde foisonnant. Pour les plus téméraires, clubs de plongée et centres de location proposent des excursions vers les criques reculées. Paddle ou kayak, ces embarcations silencieuses permettent de se faufiler entre les roches, d’accoster là où personne ne va. Les amateurs de calme s’en tiendront à la nage lente, tandis que les enfants, palmes aux pieds, s’inventeront des trésors à chaque creux de rocher. À Ensuès, l’eau se vit de mille façons, sans jamais se lasser.
Le goût de la Méditerranée
Un port minuscule, quelques barques colorées, l’odeur du poisson qui grésille dans une poêle d’huile d’olive. Voilà l’essence d’Ensuès. On y déguste une soupe de poisson ou des <strong:pieds-paquets sur une terrasse simple mais face à la mer. Les vins viennent de La Cadière-d’Azur ou de Bandol, les légumes de la plaine de la Crau. Rien ne vient de loin, tout a une histoire. Et chaque repas devient un moment de terroir, un prolongement de la balade, un résumé comestible de cette Provence discrète.
Préparer son séjour à Ensuès-la-Redonne
| 🌅 Thème | ✨ Détails |
|---|---|
| 📍 Localisation | Ensuès-la-Redonne, Côte Bleue, à l’ouest de Cassis |
| 🌊 Calanques secrètes | Petit Méjean, Grand Méjean, Figuières, Carro – sauvages et calmes |
| 🐟 Biodiversité | Faucons, gorgones, oursins violets, castagnoles… Nature préservée |
| 💧 Eau cristalline | Pureté naturelle, baignades paisibles, rituels sensoriels |
| 🏘️ Ambiance villageoise | Ruelles, église, marché, cafés simples et sincères |
| 🧺 Vie locale | Marché du samedi, guirlandes, bals, traditions vivantes |
| 🤝 Accueil chaleureux | Hospitalité sincère, commerçants locaux, sourires spontanés |
| 🥾 Activités nature | GR51, kayak, paddle, plongée, snorkeling tranquille |
| 🍽️ Saveurs locales | Poissons frais, pieds-paquets, vins de Bandol & légumes de Crau |
| 🚆 Accès & transport | Voiture ou train de la Côte Bleue, arrêt proche du village |
| 🛏️ Hébergements | Chambres d’hôtes, hôtels de charme, locations saisonnières |
| 📅 Meilleures saisons | Printemps & automne pour calme, douceur et lumière dorée |
| 💶 Budget | Plus abordable que Cassis, qualité-prix honnête, simplicité |
Accès facile, arrivée discrète
Depuis Marseille, la route file en direction de Carry-le-Rouet. En voiture, une vingtaine de minutes suffisent pour changer de monde. L’accès est également possible en train via la ligne de la Côte Bleue, l’une des plus spectaculaires de France, qui traverse tunnels, viaducs et panoramas époustouflants. L’arrêt « Ensuès-la-Redonne » vous dépose à quelques pas des premières ruelles du village. Côté stationnement, l’été peut être tendu mais reste bien plus gérable qu’à Cassis.
Hébergements à taille humaine
Pas de grand complexe hôtelier ici. Les visiteurs dorment dans des chambres d’hôtes aux volets clos sur des jardins de lavande, ou dans des locations saisonnières lovées entre colline et mer. Quelques hôtels de charme proposent des séjours intimistes, souvent gérés par des familles locales. Le confort n’est pas ostentatoire, mais l’atmosphère chaleureuse, vraie, propice au repos total.
Choisir le bon moment
Le printemps déploie ses fleurs, les calanques sont désertes, les températures idéales. L’automne, quant à lui, offre une lumière dorée exceptionnelle, des soirées encore douces, et un calme absolu. L’été est évidemment la saison reine, mais ici, même en juillet, l’ambiance reste paisible. Ensuès échappe encore aux circuits massifiés. À saisir tant que c’est le cas.
Un budget doux pour des souvenirs durables
Sans être bon marché, Ensuès demeure nettement plus abordable que Cassis. Les repas, les hébergements et les activités s’inscrivent dans un rapport qualité-prix équitable. On paie pour ce qu’on reçoit : du vrai, du local, du rare. Le bonheur simple, finalement.
À l’heure où la Méditerranée se peuple de yachts, de selfies et de réservations à six mois d’avance, Ensuès-la-Redonne rappelle qu’il existe encore des refuges d’authenticité. Un village discret, des calanques préservées, une lumière franche : tout ici invite à ralentir, respirer, savourer. Un secret encore intact, accessible sans filtres ni files d’attente. Si vous recherchez un endroit pour vraiment décrocher, loin de l’agitation de la Côte d’Azur standardisée, ce lieu est peut-être votre réponse. Avez-vous déjà visité ce petit coin de paradis ? Partagez vos expériences en commentaire !
Amoureuse et dénicheuses de lieux d’exception