Poser le pied sur le tarmac brûlant de l’aéroport d’Héraklion a été comme franchir une porte vers un autre rythme, une lumière plus franche, un air chargé de senteurs salines et de parfums d’herbes sèches. Les conversations en grec se mêlaient aux claquements des valises, tandis qu’une brise légère faisait vibrer les drapeaux au-dessus du terminal. Cette île m’attendait depuis des mois, et j’avais choisi de la découvrir sous un angle particulier : le séjour all inclusive. Entre mer turquoise, traditions séculaires et service aux petits soins, je voulais vérifier par moi-même si cette formule pouvait allier confort total et authenticité crétoise. Voici le récit, les découvertes et les conseils d’un voyage où chaque journée a pris la saveur d’un art de vivre.
Pourquoi la Crète pour un séjour all inclusive

Cette île, la plus vaste de Grèce, conjugue avec une aisance rare la douceur de ses plages dorées et la puissance minérale de ses montagnes. Entre les flancs abrupts des Montagnes Blanches et les plaines gorgées d’oliveraies, chaque panorama semble conçu pour retenir le regard. Mais la Crète ne se contente pas d’offrir un décor : elle porte en elle l’empreinte de civilisations millénaires. Les vestiges de Knossos racontent l’éclat de la civilisation minoenne, tandis que les monastères perchés rappellent des siècles d’histoire byzantine. Les gorges de Samaria déroulent leur ruban de pierre sur plus de seize kilomètres, dans un silence que seul le vent vient troubler.
Ce qui m’a décidée ? La philoxénia, cet art grec d’accueillir l’étranger comme un ami de longue date. J’ai connu d’autres îles grecques : les Cyclades avec leur blancheur éclatante, Rhodes avec ses ruelles médiévales. Mais ici, la générosité humaine semble se mêler à la générosité de la nature. La formule all inclusive y prend une saveur particulière, car elle s’appuie sur cette chaleur authentique. La Crète permet de savourer un séjour où chaque instant est cadré par la mer et la montagne, tout en offrant une immersion dans une culture forte et affirmée.
Mon premier hôtel : Blue Palace Elounda

J’avais opté pour le Blue Palace Elounda, situé face à l’île de Spinalonga. Un établissement de luxe, pensé comme un amphithéâtre face à la mer, où chaque chambre offre une perspective imprenable sur les eaux azur. Dès l’entrée, le marbre poli reflète la lumière du soir et l’odeur des pins frôle celle d’un parfum discret. Les infrastructures sont à la hauteur : piscines à débordement, plage privée de galets lissés par les vagues, restaurants thématiques aux influences méditerranéennes et asiatiques, bars ouverts sur l’horizon.
Les repas m’ont frappée par leur qualité : poissons grillés à la minute, légumes du potager, pains encore tièdes. Le soir, la carte se déclinait en menus raffinés, et chaque service semblait orchestré comme une cérémonie. Le vin crétois, fruité et solaire, coulait à discrétion. Les animations, elles, savaient se faire discrètes : un quatuor à cordes sur la terrasse, un cours de cuisine pour ceux qui souhaitaient s’essayer aux recettes locales.
Seul petit revers : le matin, l’affluence au buffet pouvait ralentir le rythme, et il fallait parfois patienter pour obtenir une table en terrasse. Mais à 8 h, tasse de café à la main, regarder le soleil grimper derrière Spinalonga suffisait à tout faire oublier.
Adresse : Plaka, Elounda 720 53, Crète – Note Google : 4,7/5
Deuxième adresse testée : Domes Noruz Chania

Pour varier les atmosphères, j’ai ensuite séjourné au Domes Noruz Chania, un hôtel réservé aux adultes, à quelques minutes en voiture du centre historique de La Canée. Ici, tout respire la sérénité contemporaine : design épuré, lignes géométriques, camaïeux de beige et de blanc. Les chambres, immenses, disposent pour certaines d’une petite piscine privée, parfaite pour se rafraîchir à l’abri des regards. La plage de sable fin s’étend juste devant l’hôtel, avec un service de plage d’une efficacité impeccable.
Les repas y sont plus intimistes : service à table, carte courte mais maîtrisée, produits d’une fraîcheur exemplaire. Les petits-déjeuners, servis sur la terrasse surplombant la mer, offraient une sélection de fromages crétois, de fruits mûrs à point et de pâtisseries fines. Un soir, un chef invité d’Athènes a proposé un menu entièrement revisité autour de l’huile d’olive locale : un festival de saveurs délicates.
Seul point à noter : cet hôtel est davantage tourné vers la détente pure que vers l’animation. Ceux qui recherchent un programme d’activités fourni pourraient le trouver un peu calme.
Adresse : Kato Daratso 731 00, Crète – Note Google : 4,8/5
Troisième expérience : Stella Island Luxury Resort & Spa
Enfin, j’ai voulu découvrir le concept très tendance des complexes à bungalows sur pilotis, et le Stella Island Luxury Resort & Spa, près d’Analipsi, m’a comblée. Les chambres sont directement reliées à un vaste lagon artificiel, permettant de plonger dans l’eau turquoise depuis sa terrasse privée. L’architecture mêle influences balinaises et touches méditerranéennes, créant une ambiance exotique tout en restant profondément ancrée dans la douceur crétoise.
Le service y est d’une précision remarquable : à peine assise au bord de la piscine, un serveur venait proposer un jus frais ou une collation. La restauration, très axée sur les produits de la mer, m’a particulièrement séduite avec un ceviche de dorade relevé d’herbes locales, dégusté les pieds dans l’eau.
Petit bémol : la demande pour cet hôtel est très forte, et il faut s’y prendre longtemps à l’avance pour obtenir les catégories de chambres les plus prisées.
Adresse : Analipsi 700 14, Crète – Note Google : 4,7/5
Budget et rapport qualité/prix
Pour une semaine dans chacun de ces établissements, le budget variait entre 2 000 € et 3 200 €, vols inclus. Les prestations sont haut de gamme, et la différence de prix se joue souvent sur la localisation, la taille de la chambre et le type de formule (standard, premium, ultra all inclusive). Dans tous les cas, boissons, repas, accès aux installations et certaines activités étaient inclus. Les soins au spa, les excursions privées ou les vins très haut de gamme restaient en supplément.
En comparaison avec un séjour classique en demi-pension, le tout compris permet une réelle tranquillité d’esprit : aucun calcul à faire, aucune addition surprise en fin de séjour. Et, dans des hôtels de cette gamme, la qualité reste constante tout au long de la journée.
Meilleur moment pour partir en Crète
Les trois séjours ont eu lieu à des périodes différentes : mai, fin septembre et début octobre. En mai, la lumière est éclatante et les plages presque désertes, mais la mer peut être encore fraîche. En septembre, tout semble équilibré : chaleur douce, mer accueillante, ambiance détendue. En octobre, certaines stations balnéaires commencent à ralentir, mais les températures restent agréables pour explorer l’intérieur de l’île.
Périodes conseillées pour un séjour en Crète
Activités et excursions testées
Impossible de résister à l’appel de Knossos. Les fresques aux couleurs profondes, les couloirs labyrinthiques, les colonnes rouges : tout rappelle un monde disparu. La visite de Réthymnon a offert un autre visage : façades vénitiennes, ruelles bordées de bougainvilliers, senteurs de pain chaud et de miel. Dans les rues pavées de La Canée, j’ai flâné au marché couvert, goûté des olives noires encore imprégnées de soleil, observé les pêcheurs réparer leurs filets sur le vieux port.
Les gorges de Samaria m’ont laissée épuisée mais émerveillée : une succession de falaises vertigineuses, de passages étroits, et cette arrivée sur la mer de Libye, d’un bleu presque violent. À Elafonissi, le sable rosé glisse entre les doigts, et l’eau translucide invite à oublier le temps. Balos Lagoon reste un souvenir presque irréel : un camaïeu de bleus et de verts qui semblent peints.
Enfin, lors d’une soirée grecque dans un village de montagne, j’ai vu un vieil homme danser le sirtaki avec une énergie que l’on devinait façonnée par une vie de labeur et de fêtes. Le raki coulait, les voix montaient, et la nuit s’est terminée autour d’un feu improvisé.
Pour qui est fait l’all inclusive en Crète
Les familles y trouvent leur compte : piscines peu profondes, clubs enfants, menus adaptés. Les couples peuvent choisir des hôtels plus intimistes, avec suites dotées de jacuzzis et accès direct à la plage. Pour un voyageur seul, c’est un excellent moyen d’intégrer un groupe, que ce soit lors des activités sportives ou des dîners partagés.
Ceux qui aiment combiner repos et découverte apprécient cette formule : elle offre la sécurité logistique tout en laissant la liberté d’explorer les environs à son rythme.
Mes conseils pratiques d’après test
- Réserver plusieurs mois à l’avance pour bénéficier des meilleures chambres et tarifs.
- Choisir avec soin la localisation : certaines plages sont de sable fin, d’autres de galets.
- Sortir de l’hôtel pour déguster un véritable dakos dans une taverne locale.
- Garder au moins une journée libre, sans excursion, pour savourer pleinement les infrastructures.
- Emporter des chaussures de marche, un chapeau et un maillot de rechange pour les journées combinant randonnée et baignade.
Mon bilan personnel
Récapitulatif – all inclusive en Crète
Ce voyage m’a permis de voir la Crète sous trois visages différents : le luxe serein face à Spinalonga, l’élégance intimiste de La Canée, et l’exotisme raffiné d’Analipsi. La qualité des repas, la vue sur la mer au réveil et la chaleur humaine resteront gravées. Si je repartais, je combinerais à nouveau plusieurs hôtels pour varier les plaisirs, et je réserverais encore plus de temps à l’exploration des villages de l’intérieur.
Note finale : 4,5/5
La Crète, par son intensité lumineuse et la sincérité de ses habitants, m’a offert plus qu’un séjour : une parenthèse où tout semblait accordé au plaisir de vivre.
Cette expérience a confirmé que le all inclusive, lorsqu’il s’inscrit dans un environnement aussi riche et humain, peut devenir bien plus qu’une formule : une porte ouverte sur une culture et un art de vivre. La Crète reste à la fois accessible et inépuisable, et il me tarde déjà de retrouver ses rivages. Et vous, oserez-vous vous laisser porter par son charme insulaire ?

Amoureuse et dénicheuses de lieux d’exception