Cette petite ville du Sud de la France méconnue est dans le Top 100 des destinations estivales de l’été 2025

Les cartes se redistribuent pour l’été 2025. Alors que les destinations provençales les plus connues flirtent avec la saturation, une ville jusque-là discrète est en train de s’imposer sur le devant de la scène : Salon-de-Provence. C’est dans le sillage d’un nouveau classement international – celui, très attendu, de l’Observatoire du Tourisme en partenariat avec le magazine Voyager Malin – que cette cité millénaire fait une entrée remarquée parmi les cent destinations les plus inspirantes de la saison estivale à venir. Une ascension qui n’est pas le fruit du hasard, mais celui d’une alchimie rare entre patrimoine, lumière, terroir et douceur d’être.

Je me suis rendue à Salon-de-Provence au printemps, un peu par curiosité, beaucoup par envie de contourner les foules. Très vite, j’ai compris. Cette ville possède ce que tant d’autres ont perdu : une âme. Entre ses rues vivantes sous les platanes, la présence bienveillante du Château de l’Empéri et les effluves de lavande et de savon flottant dans l’air, Salon n’offre pas simplement une escale, elle propose une expérience. Authenticité, calme, culture : ici, tout semble à sa juste place. J’ai flâné, goûté, écouté, respiré. Et surtout, j’ai savouré cette rare impression d’être à contre-courant. Bienvenue dans la vraie Provence, celle que l’on croyait disparue.

Salon-de-Provence : la révélation de l’été 2025

Un classement qui bouleverse la carte du voyage

Quand l’Observatoire du Tourisme a publié son rapport 2025 sur les destinations émergentes à l’échelle mondiale, peu s’attendaient à voir Salon-de-Provence s’y glisser. Et pourtant. Dans un contexte où les voyageurs recherchent de plus en plus de sincérité, d’histoire et de tranquillité, les villes “secondaires” prennent leur revanche. Exit les cités musées saturées, place aux lieux de vie authentiques. Salon a grimpé les échelons, portée par son patrimoine exceptionnel, sa situation stratégique et son art de vivre intact.

Ce classement, salué par les professionnels du tourisme, fait figure de bascule pour une ville longtemps cantonnée au rôle d’étape entre deux monuments plus célèbres. Il envoie un message clair : la tendance n’est plus au clinquant, mais à l’évidence. Et Salon en regorge.

Le secret bien gardé de la Provence intérieure

Entre les Alpilles et l’Étang de Berre, à mi-chemin d’Aix-en-Provence, Avignon et Marseille, Salon-de-Provence se niche dans un triangle d’or trop souvent traversé sans y prêter attention. Et pourtant, c’est ici, dans cette ville à taille humaine, que la Provence retrouve ses lettres de noblesse, loin des clichés. Une ville où le chant des cigales résonne dans les rues piétonnes, où les volets battants racontent des siècles d’histoire, et où la lumière du Sud caresse les pierres blondes sans jamais brûler les yeux.

Salon n’a pas cherché à séduire. Elle a préféré rester fidèle à elle-même. Résultat : elle séduit aujourd’hui par sa discrétion même. Moins mise en avant dans les brochures, moins exposée sur les réseaux, elle est restée en retrait. Ce silence est devenu sa force. Elle attire désormais ceux qui ont tout vu, tout connu, et cherchent autre chose.

Ce qui rend Salon-de-Provence si unique : ses atouts majeurs

Un patrimoine dense et vivant

Dès l’arrivée, le regard se pose sur l’imposant Château de l’Empéri, l’un des plus anciens châteaux de Provence encore debout. Il surplombe la ville et donne le ton : ici, l’histoire n’est pas en vitrine, elle est dans l’ADN. Ce château, ancienne résidence des archevêques d’Arles, abrite aujourd’hui un musée militaire passionnant, souvent salué pour la qualité de ses collections – notamment celles liées à Napoléon.

Quelques ruelles plus bas, la présence de Nostradamus plane. J’ai visité sa maison, désormais transformée en musée. On y découvre un homme à la fois médecin, astrologue et humaniste, bien loin du simple prophète populaire. Sa vie ici, ses écrits, ses objets : tout est présenté avec sobriété et finesse. Et puis, il y a ce moment magique devant la Fontaine Moussue, recouverte d’un manteau végétal inattendu qui lui donne un aspect presque surnaturel. J’y ai vu des enfants jouer, des anciens discuter, des touristes curieux s’arrêter. Une scène de vie, simple et belle.

Les remparts, les portes fortifiées, l’église Saint-Michel au charme roman, et la Collégiale Saint-Laurent, majestueuse, complètent ce décor historique. Rien n’est figé ici, tout est habité.

Une identité provençale à l’état pur

On dit que le parfum d’un lieu en dit plus que mille brochures. À Salon, ce parfum est celui du savon. J’ai visité la Savonnerie Marius Fabre, emblématique de la ville. Le geste ancestral, la cuisson au chaudron, l’odeur douce du savon d’olive : tout y est authentique. D’autres petites savonneries artisanales ouvrent aussi leurs portes aux visiteurs, perpétuant un savoir-faire centenaire.

Sur le marché, les jeudis et samedis, j’ai retrouvé cette ambiance de la Provence d’antan. Les étals regorgent d’olives, de miel de garrigue, de fromages affinés et de vin du pays. Les conversations chantent, les couleurs explosent. J’ai acheté un bouquet de thym, un flacon d’huile d’olive, une barquette de figues fraîches.

Et puis il y a les places ombragées, les terrasses sous les platanes, les cafés qui ne ferment jamais vraiment. Le rythme est lent, juste. On s’assoit, on regarde, on parle. Salon, c’est une leçon de présence.

Un point de départ rêvé pour explorer la région

Un tourisme à visage humain

Salon-de-Provence ne cherche pas à séduire tout le monde. Et c’est ce qui la rend précieuse. Sa taille modeste permet de tout faire à pied, d’un café à une église, d’un musée à une savonnerie. Pas de bouchons, pas de files interminables. Ici, le luxe, c’est l’espace et le temps. Et surtout, les hébergements gardent des prix raisonnables. J’ai dormi dans une chambre d’hôtes en centre-ville au charme provençal, parquet ancien et linge brodé, pour un tarif bien en dessous de celui d’Aix ou de Gordes.

Préparer son séjour à Salon-de-Provence

Quelle saison privilégier ?

Le printemps révèle les collines en fleurs, les marchés regorgent de jeunes légumes, les températures sont idéales pour flâner. À l’automne, les vignes et les platanes se parent d’or. L’été, bien sûr, reste vivant, mais sans l’écrasante agitation des côtes. Préférez les balades tôt le matin ou le soir, quand la lumière est la plus belle.

Comment y accéder facilement ?

J’y suis venue en train depuis Paris : TGV jusqu’à Aix-en-Provence, puis correspondance rapide vers Salon. Mais l’accès par la A7 ou A54 est tout aussi pratique pour qui voyage en voiture. L’aéroport de Marseille-Provence se trouve à une trentaine de minutes. Une fois sur place, oubliez la voiture.

Les expériences à ne pas manquer

Le premier jour, laissez-vous porter par le centre ancien. Visitez le Château de l’Empéri, la Maison de Nostradamus, et flânez jusqu’à la Fontaine Moussue. Le lendemain, offrez-vous un marché de saison, visitez une savonnerie, goûtez les produits locaux. Le troisième jour peut être consacré à une escapade dans les Alpilles ou une virée à l’étang de Berre, au coucher du soleil.

Où dormir et savourer ?

Les bonnes adresses ne manquent pas. Du gîte en vieille pierre à la maison d’hôte bourgeoise, l’hospitalité est ici un art discret. Pour manger, optez pour une cuisine de marché : des brasseries locales, des restaurants de terroir ou des petites adresses familiales qui cultivent la simplicité. Mon dernier dîner ? Un filet de daurade aux herbes cueillies le matin même, accompagné d’un verre de rosé frais, en terrasse, à la lueur des réverbères.

Salon-de-Provence mérite sa place dans la lumière. Dans un monde où tout semble devoir briller à tout prix, elle a choisi la clarté plutôt que l’éclat. Et c’est ce qui fait d’elle l’une des plus belles surprises de l’été 2025.

Flora

Amoureuse et dénicheuses de lieux d’exception