Ce village perché tout près d’Aix-en-Provence est la pépite de cette fin d’été

Ventabren

À retenir

• Panorama exceptionnel sur toute la Provence depuis le village
• Calme absolu à 20 min d’Aix, loin de la foule
• Ruelles pavées, patrimoine préservé, charme provençal intact
• Aqueduc monumental digne du Pont du Gard
• Restaurants avec vue et cuisine du terroir

C’est à cette période précise de l’année, lorsque l’exubérance estivale s’efface lentement pour laisser place à la douceur chaude de septembre, que la Provence offre ses plus belles nuances. La lumière, plus dorée qu’en plein mois de juillet, caresse les façades et souligne les courbes paisibles des collines. L’air, plus léger, transporte encore les senteurs de garrigue mêlées aux dernières effluves de figues mûres. Et pourtant, dans cet entre-deux raffiné, si peu de lieux conservent leur caractère, leur beauté sans artifice et leur silence. J’ai découvert Ventabren dans cet état de grâce.

À peine vingt minutes me séparaient d’Aix-en-Provence, et pourtant, j’avais basculé dans un autre monde. Un village suspendu dans le temps, accroché à son rocher, qui veille sur la vallée avec la sérénité d’un sage. Là, aucun artifice, aucun défilé touristique. Seulement l’élégance brute d’une Provence encore intacte. J’y suis venue par hasard, j’y suis restée par enchantement. Ce récit est une invitation à découvrir ce trésor, à l’approche de l’automne, quand tout s’apaise.

Un balcon ouvert sur toute la Provence

Il y a des arrivées qui bouleversent, des premiers regards qui marquent à jamais la mémoire. L’arrivée à Ventabren appartient à cette catégorie rare. Depuis la route qui grimpe en lacets depuis la plaine, déjà, les lignes du village se dessinent avec une finesse presque irréelle. Mais c’est une fois passé le dernier virage, lorsque l’on atteint l’esplanade haute, que la magie opère pleinement. Là, face à moi, un spectacle naturel à 360 degrés, une tableau vivant qui s’étend à perte de vue.

Au nord, la montagne Sainte-Victoire se détache avec majesté, nappée de lumière dorée en fin de journée. À l’ouest, c’est l’étang de Berre qui miroite, et au-delà, les crêtes de la chaîne de l’Estaque. Le regard glisse vers le sud, jusqu’à la vallée de l’Arc, et l’on devine, par temps clair, les prémices de la mer. À l’est enfin, le plateau de l’Arbois ferme la scène, dans une palette ocre et verte. J’ai passé plus d’une heure assise là, sur un simple banc de pierre, à regarder le jour tomber sur la Provence, sans parler, sans penser, juste à respirer.

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Dédale de ruelles et charme éternel

Le cœur ancien de Ventabren, lui, n’a pas besoin de surjouer pour séduire. Il suffit de s’y perdre. J’ai commencé ma promenade sans carte ni itinéraire, simplement portée par le crissement de mes pas sur les calades — ces ruelles pavées, patinées par le temps. Les maisons, toutes en pierres blondes, s’étagent avec élégance autour du rocher. Certaines ont des volets aux teintes fanées, d’un vert amande ou d’un bleu grisé, encadrés de bougainvilliers qui dégringolent en cascades.

Un chat paresse au soleil, une vieille porte dévoile une cour fleurie, une fontaine murmure à l’ombre d’un figuier. Plus haut, j’ai atteint les ruines du château de la Reine Jeanne. Il ne reste de la forteresse médiévale que des pans de murs battus par les vents, mais quelle perspective ! L’endroit est aussi photogénique que chargé de récits oubliés. Non loin, le moulin à vent restauré, posé sur une butte, rappelle les gestes anciens. Et puis l’église Saint-Denis, avec son clocher élancé et sa place paisible. Un petit banc m’a offert une pause bienvenue à l’ombre d’un micocoulier, avec pour seule compagnie le chant régulier d’une tourterelle.

Roquefavour : un colosse de pierre dans la garrigue

Il est un autre monument, encore plus grand, encore plus surprenant, aux portes de Ventabren : l’aqueduc de Roquefavour. Peu connu en dehors des initiés, ce chef-d’œuvre du XIXe siècle est pourtant plus haut que le Pont du Gard. Lorsqu’on le découvre pour la première fois, dressé au-dessus de la végétation méditerranéenne, le choc est saisissant. Trois niveaux d’arches s’élèvent dans le ciel, comme un aqueduc romain rêvé par un ingénieur romantique.

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Construit pour amener l’eau de la Durance jusqu’à Marseille, il impressionne autant par sa technique que par sa silhouette. Je me suis arrêtée en voiture à un point de vue surplombant la vallée, où la lumière du soir glissait sur la pierre claire. Puis j’ai rejoint un sentier facile qui serpente à ses pieds. En marchant dans cette garrigue parfumée, on mesure l’ampleur de l’ouvrage. J’ai fini par étendre une nappe au creux d’un vallon, face aux arches géantes, pour un pique-nique solitaire, aussi simple qu’inoubliable.

CaractéristiquesDétails de l’Aqueduc
HauteurPlus de 80 mètres
LongueurPlus de 375 mètres
UtilitéTransport de l’eau potable vers Marseille
ÉpoqueConstruit en 1841, inspiré des aqueducs antiques

Plaisirs de la table et terroir généreux

À Ventabren, on célèbre aussi la Provence par le goût. Lors de mon passage, j’ai pris le temps de m’attabler à Dan B., une adresse qui mérite amplement le détour. Niché dans une maison discrète au sommet du village, ce restaurant offre bien plus qu’un repas : une expérience sensorielle complète. Depuis la terrasse panoramique, la vue s’étend jusqu’à l’horizon, tandis que les assiettes racontent les saisons locales avec finesse. Poissons de Méditerranée, légumes du jardin, herbes fraîches et cuissons maîtrisées… tout était juste.

Pour une ambiance plus détendue, j’ai aussi goûté à la simplicité d’un bistrot de village où l’on parle fort, où l’on trinque au rosé bien frais, et où le fromage de chèvre se marie avec un filet d’huile d’olive des environs. Les produits du terroir ne manquent pas : huiles pressées à froid, vins des Coteaux d’Aix, miel parfumé, et même quelques raretés artisanales que j’ai découvertes chez un apiculteur local, passionné et volubile.

Informations pratiques pour une escapade sans fausse note

Ventabren est un village perché, et sa découverte commence souvent en contrebas. Le stationnement s’effectue principalement en bas du village, avec plusieurs petits parkings aménagés. Il faut ensuite grimper, mais cette ascension douce fait partie de l’expérience, elle permet de sentir le village se dévoiler pas à pas.

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Le meilleur moment pour y venir ? En fin d’après-midi, sans hésitation. La lumière y est plus douce, les ombres plus longues, les murs plus dorés. Prévoir de bonnes chaussures : les calades ne pardonnent pas les semelles lisses. Et garder en tête que le charme de Ventabren tient aussi à son calme : peu de commerces, pas d’agitation inutile. Juste un lieu à habiter pleinement.

On y accède en moins de 20 minutes depuis le centre d’Aix-en-Provence. Une voiture reste idéale pour rayonner dans les alentours et peut-être, comme moi, prolonger le séjour par une halte au pied de l’aqueduc ou dans les vignes du plateau voisin.

Ventabren est ce type de lieu qui ne cherche pas à être découvert, mais qui se laisse aimer. Une beauté qui ne s’affiche pas, un luxe sans ostentation. Ce sont ces endroits-là qui laissent une trace durable dans l’esprit du voyageur. Je ne peux que vous recommander d’y aller maintenant, dans cette lumière parfaite, et de garder ce secret bien à vous.

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