À retenir
• Nouvelles destinations émergentes en tête de liste pour 2026
• Hôtels ultra-luxueux sélectionnés pour leur singularité
• Expériences immersives au cœur de territoires d’exception
• Séjours pensés pour une clientèle exigeante et discrète
• Voyage d’auteur avec approche sensorielle et émotionnelle
Il y a des années qui appellent au renouvellement, à l’évasion dans sa forme la plus noble, la plus sincère. 2026 s’annonce comme une année de redécouverte, un souffle de nouveauté dans la cartographie du voyage haut de gamme. L’envie d’aller ailleurs, autrement, dans des lieux moins fréquentés mais terriblement captivants. J’ai exploré ces terres, j’y ai dormi, goûté, observé, respiré. Voici les dix destinations qui m’ont marqué, chacune enrichie par un hôtel d’exception qui a su, à sa manière, réenchanter mon rapport au monde.
Au cœur des fjords de Norvège : le silence en majesté
Le silence n’a jamais été aussi souverain qu’au bord du Nærøyfjord, cette langue d’eau classée à l’UNESCO qui serpente entre falaises et forêts verticales. J’ai séjourné au 29|2 Aurland, un lieu où l’élégance rustique épouse les lignes du design scandinave. Le matin, les brumes s’accrochent aux pics comme une esquisse japonaise, pendant que l’eau reflète les ciels laiteux. Ici, tout invite au ralentissement – au retour à soi. Le bois brut, les laines épaisses, les bougies aux senteurs boréales : tout est pensé pour sublimer l’authenticité norvégienne sans ostentation.
Immersion dans la nature sauvage
Le kayak au petit jour, les randonnées en alpage, les dîners gastronomiques à base de truite fumée, de baies fermentées et de pain noir : chaque instant devient rituel. C’est une Norvège confidentielle, loin des circuits attendus, une invitation à écouter la pulsation lente de la terre.
Namibie : la beauté aride dans sa plus pure expression
On croit connaître l’Afrique jusqu’à ce qu’on découvre le Désert du Namib. Là, l’horizon se déploie comme une toile minérale, brûlée par le vent et dorée par le soleil. Je suis arrivée au andBeyond Sossusvlei Desert Lodge après plusieurs heures de route – une arrivée méritée, presque initiatique. Cet écrin ultra-contemporain, posé au milieu de nulle part, multiplie les effets de miroir entre l’architecture et le paysage. Le verre, la pierre, les teintes sableuses : tout converge vers une esthétique de l’effacement. Et puis il y a les étoiles. Innombrables, presque palpables, comme si le ciel se penchait pour dialoguer.
Un hôtel comme un observatoire d’éternité
Chaque suite dispose d’un télescope privé, d’un toit ouvrant au-dessus du lit, et d’une vue infinie sur le désert. On y vit au rythme des couchers de soleil, des excursions en montgolfière, des petits-déjeuners sur les dunes. Une parenthèse rare, essentielle.
Japon : le raffinement ancestral réinterprété
Je ne voulais pas retourner à Kyoto. Trop connu, trop visité. Mais le BnA Alter Museum m’a fait changer d’avis. Ce lieu hybride, entre galerie d’art vivante et boutique-hôtel radicalement conceptuel, m’a happée dès l’entrée. Chaque chambre y est pensée par un artiste différent – et cela se ressent. Certaines sont brutes, d’autres oniriques, toutes dialoguent avec le corps et l’esprit. Dans cette ville où le passé se mêle au futur, l’hôtel devient un espace de réflexion esthétique, une œuvre habitée.
Kyoto entre temples cachés et cafés silencieux
Je quittais ma chambre pour marcher jusqu’à des temples moins connus, hors des sentiers touristiques. Le matin, je m’arrêtais chez Weekenders Coffee pour un espresso dense, presque méditatif. Le soir, je m’asseyais dans un sentō de quartier, au milieu des vapeurs et des murmures, reconnaissante de pouvoir encore ressentir la ville de cette manière intime.
Costa Rica : l’appel brut du vivant
Le Kasiiya Papagayo ne se décrit pas. Il se vit, à l’état brut, entre jungle primaire et rivage pacifique. Posé sur la péninsule de Guanacaste, ce sanctuaire écologique ne propose ni télévision ni climatisation artificielle. Les suites sont ouvertes sur la canopée, les planchers en teck huilé craquent doucement sous les pas nus, les douches extérieures offrent un face-à-face avec les singes hurleurs. J’ai dormi au rythme des oiseaux, j’ai médité face au large, j’ai redécouvert une forme de luxe sensoriel, fondamental, sans filtres.
Égypte : redécouvrir le Nil autrement
Tout semblait figé jusqu’à ce que j’embarque sur le Steam Ship Sudan. Cette embarcation mythique, toute en bois sombre et cuivre patiné, glisse sur le Nil avec une lenteur exquise. Les chambres y conservent les atmosphères d’Agatha Christie, les ponts offrent un panorama d’une beauté intemporelle. Loin des resorts impersonnels de Louxor, ce bateau propose une Égypte littéraire, vibrante, incarnée. J’y ai croisé des archéologues, des écrivains, des voyageurs silencieux. Et surtout, une Égypte sensuelle, qui se dévoile au rythme de l’eau.
Une croisière hors du temps
De Karnak à Assouan, chaque escale devient un chapitre, chaque temple un théâtre. On dîne aux chandelles, on lit sur un transat, on laisse la lumière d’Orient imprégner la peau et les souvenirs.
Italie secrète : le Piémont comme refuge
J’ai trouvé refuge au Relais San Maurizio, ancienne abbaye perchée au milieu des collines de Langhe. Ici, la brume matinale se mêle aux vignes centenaires, les truffes blanches parfument l’air et les pierres racontent encore les chants des moines. L’hôtel marie faste discret et héritage monastique. Les chambres, sobres mais enveloppantes, les jardins aromatiques, le spa taillé dans les caves : tout respire la lenteur heureuse. Et puis il y a cette lumière. Une lumière douce, presque dorée, qui caresse les cyprès et les portiques. J’aurais pu y rester des semaines.
Patagonie chilienne : là où le vent façonne les âmes
Il y a des lieux dont le simple nom fait frissonner. Patagonie. Une étendue de silence et de ciel, de montagnes acérées et de plaines balayées par le souffle du monde. C’est au Explora Patagonia, dans le parc Torres del Paine, que j’ai trouvé une forme de dépouillement intérieur. Une architecture audacieuse posée face au massif, comme un poste d’observation du vivant, dans sa forme la plus brute. À l’intérieur, bois clair, pierre, baies vitrées sans fin. À l’extérieur, la majesté des glaciers et la furie des éléments.
Un hôtel pensé comme une expédition
Ici, rien n’est laissé au hasard. Guides de montagne d’un professionnalisme rare, itinéraires adaptés chaque jour aux conditions climatiques, cuisine chilienne réinterprétée avec subtilité. Je suis partie à pied à l’aube, parfois seule, parfois accompagnée. Les guanacos, les condors, la lumière rasante sur les lacs glaciaires : tout semblait me rappeler que l’essentiel réside dans la contemplation.
Rajasthan : l’éclat d’un monde réinventé
J’avais le souvenir d’un Rajasthan saturé, bruyant, baroque jusqu’à l’excès. Et puis j’ai découvert Suján Jawai, un camp de tentes à la lisière des zones léopard, entre Jodhpur et Udaipur. Un campement certes, mais un campement pour esthètes. Cuir cousu main, toiles immaculées, argenterie martelée à la main. Chaque tente donne sur les rochers rouges où se tapissent les félins. Le soir, on s’y retrouve autour d’un feu, un verre à la main, les yeux encore dilatés par la lumière ocre du jour.
Un luxe qui s’efface pour révéler l’Inde intime
On y vit des instants rares : thé dans un temple désert au lever du soleil, déjeuner en plein bush avec nappes brodées, rencontres avec les Rabaris, gardiens nomades d’un monde ancestral. C’est un Rajasthan qui a renoncé à l’épate pour mieux exhaler sa vérité. Et dans ce silence doré, j’ai senti battre un autre cœur de l’Inde.
Îles Féroé : le vert qui obsède
Le vent venait de l’ouest, chargé d’iode et de pluie fine. Les îles Féroé m’ont cueillie à contretemps, dans une saison intermédiaire, avec ses lumières basses et ses verts saturés. À Hotel Føroyar, perché sur les hauteurs de Tórshavn, le confort nordique se pare d’une austérité poétique. Vaste structure de bois et de béton, toits engazonnés, vue imprenable sur l’Atlantique déchaîné. On s’y sent minuscule, mais jamais insignifiant.
Une terre pour les solitaires élégants
Ici, on ne vient pas pour bronzer. On vient pour écouter le cri des oiseaux marins, pour écrire, pour se taire, pour être au monde autrement. Les Féroé séduisent les esprits libres, les cœurs en quête d’angles morts.
Panama côté Caraïbes : renaissance d’un paradis oublié
Je ne m’attendais à rien. Et j’ai été bouleversée. Sur l’archipel de Bocas del Toro, au large des côtes caribéennes du Panama, un hôtel surgit comme un mirage : Islas Secas. Moins connu que les Seychelles ou les Maldives, ce refuge discret mise sur la durabilité absolue. Seize îles privées, mais seulement quelques lodges. Zéro béton, service millimétré, biodiversité intacte. L’eau est d’un turquoise irréel, les fonds marins explosent de vie, les couchers de soleil semblent peints à la main.
Un hédonisme éclairé
Ici, on peut plonger avec les requins nourrices le matin, partir observer les baleines l’après-midi, dîner sous les étoiles avec un ceviche de langoustine et une coupe de brut panaméen. Tout est calme, beauté, attention. Une adresse pour ceux qui fuient le bruit, mais pas l’excellence.
Ce voyage à travers dix destinations m’a rappelé l’essence même du luxe : non pas l’accumulation, mais la rareté, l’émotion, la trace que laisse un lieu bien choisi dans une vie. En 2026, je n’irai pas là où tout le monde va. J’irai là où l’on peut encore s’émerveiller, là où l’hôtellerie a le bon goût de se taire quand la nature parle fort, là où l’humanité se mesure à la beauté du monde. Ces hôtels ne sont pas seulement des refuges. Ils sont des révélateurs.

Amoureuse et dénicheuses de lieux d’exception