Calanques de Marseille-Cassis : 10 erreurs de débutant à ne JAMAIS commettre

Calanques Marseille

À retenir

  • Les Calanques ne sont pas une simple sortie plage
  • Les tongs sont vos pires ennemies ici
  • Vérifiez chaque jour le risque incendie
  • Emportez au minimum 2L d’eau par personne
  • Protection solaire obligatoire même à l’ombre
  • Ramenez tous vos déchets : aucune poubelle sur place
  • Évitez la voiture en plein été
  • Google Maps ne suffit pas pour se repérer
  • Levez-vous tôt, vous me remercierez
  • Le mistral change tout, vérifiez la météo

L’eau d’un bleu presque irréel, les pins accrochés à la roche blanche comme des griffes au vide, le cri strident des mouettes et cette lumière, vive, brutale, magnétique. Les Calanques de Marseille à Cassis fascinent, émerveillent, attirent. Mais cette beauté brute a un prix : celui de la vigilance. Trop nombreux sont ceux qui, confiants, foulent ces sentiers sans comprendre ce qu’ils exigent en retour. À trop vouloir s’immerger sans préparation dans cet écrin sauvage, on risque non seulement de gâcher sa journée, mais aussi de compromettre la quiétude de ce parc national protégé. Voici donc un guide précis, pensé comme un garde-fou, pour explorer ce joyau sans tomber dans les pièges les plus courants. Dix erreurs, dix réflexes à adopter, et la promesse d’une immersion inoubliable dans ce théâtre minéral et marin unique en Méditerranée.

Penser que c’est une simple balade à la plage

On entend souvent parler des Calanques comme d’un lieu où l’on va se baigner. Ce qui n’est pas faux. Mais ce que l’on omet de dire, c’est que s’y rendre implique souvent plusieurs heures de marche sur un terrain sans concession. Certaines calanques, comme En-Vau, nécessitent des passages escarpés, des pentes raides, des pierres roulantes sous les pieds, et parfois des descentes abruptes au bord du vide. Oublier cette réalité, c’est risquer de rebrousser chemin, frustré et épuisé, sans jamais avoir atteint la mer.

Je me souviens d’un couple croisé au détour du sentier de Port-Miou. Lui, torse nu avec une serviette sur l’épaule, elle en robe légère et claquettes. Ils m’ont demandé si la plage était « bientôt ». Je leur ai répondu qu’il restait encore 40 minutes de marche, dont un tiers en forte descente. Leurs regards se sont éteints.

Avant toute excursion, il faut se renseigner avec sérieux : durée de la marche, difficulté, dénivelé, absence d’ombre. Ce n’est pas une virée sur la Corniche, c’est une véritable randonnée côtière.

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Porter des tongs (ou toute autre sandale)

Le nombre de chevilles tordues dans les Calanques en été est inversement proportionnel au bon sens des visiteurs. Les tongs, dans ce décor minéral, deviennent un danger ambulant. Le sol est irrégulier, souvent glissant, et les pierres tranchantes ne pardonnent pas.

Je garde en mémoire cette glissade spectaculaire d’un adolescent mal chaussé sur les dalles brûlantes de Morgiou. Un genou ouvert, une randonnée écourtée, et une famille entière repartie grognon. Tout ça pour avoir cru que la Méditerranée se gagne comme un trottoir de plage.

Chaussures de randonnée légères ou baskets de trail sont les seules alliées tolérées ici. On ne négocie pas avec la roche.

Ignorer les alertes « risque incendie »

Le Parc national des Calanques n’est pas un simple lieu touristique : c’est un écosystème extrêmement fragile. En été, le risque incendie devient maximal. Chaque jour, la préfecture détermine les zones ouvertes ou interdites à la fréquentation. Se pointer sans vérifier les conditions d’accès, c’est s’exposer à un portail fermé, ou pire, à une amende salée. Et dans le pire des cas, se mettre en danger ou risquer de déclencher un feu.

Le réflexe à adopter : consulter la veille au soir, et le matin même, l’application Mes Calanques ou le site de la préfecture. Le code couleur est simple : vert, orange, rouge. En rouge, on reste chez soi.

Emporter une seule petite bouteille d’eau

La chaleur est sèche, accablante, et les sentiers exposés. Dans les Calanques, l’eau est un bien aussi précieux que la mer est vaste. Aucun point d’eau potable sur place, aucune source, aucun robinet. Sous-estimer l’hydratation, c’est courir droit vers l’épuisement, voire le malaise.

Je suis parti un matin de juillet avec un seul litre d’eau, pensant revenir en trois heures. J’ai mis cinq heures. La dernière heure fut une marche d’agonie, la bouche pâteuse, les jambes lourdes, le regard flou. On n’oublie jamais une déshydratation.

Deux litres minimum par personne, et bien plus s’il fait très chaud. Une gourde isotherme ou une poche à eau glissée dans le sac feront toute la différence.

Sous-estimer l’exposition au soleil

Le ciel est souvent pur, sans l’ombre d’un nuage. La roche blanche reflète les rayons avec une intensité aveuglante. Dans les Calanques, l’ombre est rare, fugace, et l’UV tape comme un marteau sur l’épiderme.

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J’ai vu tant de visages rouges pivoine, de crânes brûlés sous les casquettes oubliées. La réverbération est telle que même un t-shirt n’empêche pas le coup de soleil.

On n’y va pas sans une protection maximale : chapeau, lunettes de soleil polarisantes, et crème solaire SPF50. Et on en remet toutes les deux heures, même à l’ombre.

Jeter ou oublier ses déchets

Il n’y a ni poubelles ni agents de nettoyage dans les Calanques. Laisser ne serait-ce qu’un mouchoir ou un emballage, c’est trahir l’esprit du lieu. Le parc est sauvage, mais pas pour longtemps si chaque visiteur laisse sa trace.

Le geste est simple, mais vital : on emporte un petit sac pour y glisser tous ses déchets, même organiques. Les noyaux de fruits, les coquilles d’œuf, tout. La nature n’a pas besoin de nos restes.

Y aller en voiture un dimanche d’août

C’est le plan parfait pour ruiner sa journée. Les accès aux Calanques comme Sormiou ou Morgiou sont fermés aux voitures les week-ends d’été, ou saturés dès 8h. Le stationnement devient une épreuve, la marche s’allonge de plusieurs kilomètres depuis les hauteurs, et le stress grimpe.

J’ai mis deux heures à me garer un samedi de juillet, pour finir par repartir, vaincu, direction Marseille.

La meilleure option : les transports en commun, ou une arrivée par kayak, bateau ou navette maritime. L’expérience est plus douce, plus fluide, plus spectaculaire.

Compter sur Google Maps uniquement

La signalisation est parfois inexistante, les sentiers s’entrelacent, et le réseau téléphonique joue à cache-cache. Dans certaines criques, même un SMS devient impossible à envoyer. Et la batterie fond sous le soleil.

Rien ne remplace une carte IGN ou une carte papier du parc. Il faut aussi penser à télécharger les cartes hors-ligne sur son téléphone, et emporter une batterie externe bien chargée.

Partir après le déjeuner

Les Calanques se méritent à l’aube. C’est à ce moment que les couleurs sont les plus intenses, que la lumière dore les reliefs, que les sentiers sont vides et les criques désertes. L’après-midi, la chaleur devient insupportable, la foule compacte, et le retour périlleux dans l’ombre déclinante.

Je pars toujours avant 7h30. À 9h, je suis seul à Sugiton, la mer est miroir, le silence est d’or. À midi, les vacanciers affluent, le charme s’estompe.

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Ne pas prendre en compte le Mistral

Ce vent venu du nord est un sculpteur invisible, qui change le visage des Calanques en quelques heures. Sur les crêtes, il déséquilibre. Sur les criques, il refroidit la mer. Et sur la mer, il soulève des vagues dangereuses.

Avant toute sortie, il faut consulter la météo marine. Si le Mistral souffle fort, mieux vaut annuler ou adapter sa sortie. La mer n’aime pas qu’on la prenne à la légère.

Le conseil du pro

Il existe un secret bien gardé : les Calanques sont bien plus belles hors saison. En mai, juin, septembre, la lumière est plus douce, les sentiers plus tranquilles, la mer encore chaude. L’automne y apporte une palette dorée sublime.

Et pour ceux que la randonnée rebute, il reste une alternative majestueuse : la sortie en bateau privé. À bord d’un petit voilier ou d’un semi-rigide affrété avec skipper, on glisse de calanque en calanque, en toute discrétion, loin du tumulte terrestre. L’eau devient un tapis de velours, et l’expérience, un luxe sans égal.

À emporterIndispensables
ChaussuresChaussures de marche ou baskets à semelle crantée
Eau2 litres minimum par personne
SoleilCrème solaire, lunettes, chapeau
NavigationCarte IGN ou appli GPS hors ligne + batterie externe

Préparer sa visite, c’est s’offrir la liberté de se laisser émerveiller. En évitant ces dix écueils, la magie des Calanques opère pleinement. Je ne connais pas d’endroit plus spectaculaire si l’on sait s’y aventurer avec respect, humilité et lucidité. Une fois sur place, le seul impératif devient de respirer profondément, d’écouter le silence, et de laisser la beauté faire son œuvre.

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