À retenir
• Plages de sable, galets ou calanques rocheuses : un éventail balnéaire unique
• Des spots parfaits pour la baignade, le snorkeling ou le surf
• Certaines criques accessibles uniquement à pied ou en kayak
• Des lieux paisibles ou animés selon vos envies estivales
• La nature préservée des Bouches-du-Rhône à explorer avec respect
Chaque année, à l’approche de l’été, je ressens le même appel, presque instinctif, celui de la mer, du soleil qui danse sur les flots, du sel sur la peau, des sons étouffés de l’eau. Et parmi les littoraux que j’ai eu le privilège de parcourir, celui des Bouches-du-Rhône demeure l’un des plus contrastés, lumineux et puissants. Ici, tout s’imbrique avec justesse : la pierre brute des calanques s’oppose aux étendues douces de sable, les plages intimes côtoient les baies festives, et l’empreinte méditerranéenne se mêle à un art de vivre sincère et solaire. On y vient pour flâner, s’émerveiller, vibrer ou tout simplement respirer. Cet article est le fruit de mes détours, de mes arrêts impromptus, de mes baignades silencieuses et de mes observations, parfois très matinales, souvent prolongées au crépuscule. Je vous dévoile ici les 8 plages qui, à mes yeux, incarnent toute la splendeur balnéaire de ce territoire singulier, entre reliefs minéraux, criques secrètes et plages familiales aux mille nuances. Chacune a son âme, chacune a laissé une empreinte différente dans mes souvenirs.
Escales paisibles et familiales au bord de l’eau
Plage de l’Arène à Cassis : sérénité sous le regard du Cap Canaille

Lorsque j’ai découvert la plage de l’Arène pour la première fois, c’était un matin d’avril, encore hors saison, et je m’y suis rendue à pied depuis le centre de Cassis. En contrebas d’un sentier discret, elle s’étendait dans une lumière pâle, avec ces galets polis que la mer avait rangés là avec une forme de soin naturel. Cette plage n’est pas immense, mais elle offre l’un des plus beaux décors : face à elle, le Cap Canaille veille, massif et ocre, comme suspendu dans le ciel. L’eau y est d’une transparence troublante. J’y ai nagé longuement, en silence, bercée par les reflets changeants des rochers alentours. L’ambiance y est calme, presque confidentielle hors saison, plus familiale à partir de juin. La proximité du port, accessible à pied, permet de prolonger la journée autour d’un verre de blanc sec, en terrasse.
Les Catalans à Marseille : sable chaud et énergie urbaine

Dans un tout autre registre, la plage des Catalans pulse au rythme effervescent de Marseille. Elle fait partie des rares plages de sable fin situées en plein cœur de la ville, et il faut dire qu’elle attire, par sa facilité d’accès, sa localisation et son atmosphère décomplexée. C’est ici que j’aime observer les familles, les groupes d’amis venus entre deux réunions, les parties de volley qui s’improvisent et les enfants qui courent vers les vagues, portés par les cris de la ville en fond sonore. Ce n’est pas un lieu de retraite ni de contemplation. C’est un théâtre ouvert, où les Marseillais eux-mêmes viennent se ressourcer. Malgré la foule parfois dense, l’énergie du lieu a quelque chose de joyeusement contagieux. Et en fin de journée, les couchers de soleil sur les îles du Frioul sont saisissants.
Pointe Rouge : la grande plage des petits plaisirs

Plus au sud de Marseille, la plage de la Pointe Rouge s’étale généreusement. Je m’y rends souvent en fin de matinée, lorsque la mer est encore calme et que le vent n’a pas encore balayé le sable. C’est une plage pour les familles, clairement, mais aussi pour les amateurs de sports nautiques. L’eau peu profonde permet aux enfants de s’ébattre sans risque, pendant que les adultes profitent des terrasses ou s’élancent en paddle ou en planche à voile. À proximité, des clubs proposent même des initiations en catamaran. L’endroit n’a rien d’ostentatoire, mais il résume parfaitement la convivialité marseillaise. Un conseil : y aller tôt, avant que les parasols ne fleurissent en rangs serrés.
Le souffle sauvage des plages préservées
Calanque d’En-Vau : splendeur brute entre mer et pierre

Elle se mérite, la Calanque d’En-Vau. J’y suis allée par le sentier depuis Port-Miou, en début de matinée pour éviter les fortes chaleurs. La marche n’est pas anodine, elle demande un peu d’endurance et de bons souliers, mais la récompense est absolue. Là, entre deux parois vertigineuses, la crique s’ouvre comme un miracle. L’eau, d’une limpidité bleue iridescente, tranche avec la rudesse du relief calcaire. Le silence y est profond. Je n’ai jamais ressenti ailleurs cette sensation de me trouver dans un tableau vivant, entre ciel, pierre et mer. Pour ceux qui préfèrent une approche aquatique, le kayak depuis Cassis est une option spectaculaire. Le lieu est fragile, alors je n’y laisse jamais plus que l’empreinte de mes pas sur les galets blancs.
Plage du Verdon : sable clair et horizon libre

Direction La Couronne, sur la commune de Martigues. La plage du Verdon se déploie dans un décor naturel encore relativement épargné. Ici, le sable est doux, l’eau claire et les vagues parfois très discrètes. J’aime m’y allonger, presque sans bouger, écouter les conversations qui s’égrènent doucement autour, et observer les voiles blanches qui s’éloignent vers l’horizon. Le vent y est souvent régulier, ce qui en fait un point de ralliement prisé des amateurs de kitesurf et de windsurf. En fin d’après-midi, la lumière devient dorée, presque surnaturelle, et les pins alentour diffusent cette odeur résineuse si typique de la côte méditerranéenne. On s’y sent loin de tout, même si la ville n’est jamais très loin.
Adrénaline et jeux de vagues

Carro : l’appel du vent et de l’écume
Carro a cette allure brute, presque farouche, d’un village tourné vers la mer avant tout. Sur sa plage, l’élément principal, c’est le vent. Les jours de mistral, les voiles fusent à l’horizon, et les amateurs de glisse s’élancent avec une agilité impressionnante. C’est ici que j’ai vu mes premières figures de windsurf, un matin d’automne, lorsque la mer prenait une teinte d’acier. Le lieu n’est pas taillé pour la contemplation romantique, mais pour l’action, le mouvement, la fusion avec les éléments. Un petit port abrite quelques restaurants de poissons où il est bon de reprendre des forces, et d’observer les surfeurs dans leur ballet aquatique.
Sainte-Croix : l’équilibre parfait entre détente et découverte
À deux pas de Carro, la plage de Sainte-Croix est plus douce, plus accueillante pour ceux qui cherchent à mêler baignade et exploration. Ce qui me plaît ici, c’est la diversité : galets, sable, fonds marins, tout y est. Lors d’une session de snorkeling, j’ai aperçu les vestiges d’anciennes constructions sous l’eau, comme des traces de mémoire enfouies sous les flots. Le cadre est charmant, l’ambiance familiale sans être bruyante. Les pins et les rochers donnent à la crique un petit air de bout du monde, très prisé des photographes.
La perle inattendue : Figuerolles, entre falaise et volupté

Figuerolles, c’est une surprise. Cette crique cachée de La Ciotat, blottie entre des roches rougeoyantes, a quelque chose d’intime, presque sacré. J’y suis venue sur les conseils d’un ami photographe, au lever du jour. L’accès est raide, mais l’arrivée sublime : une petite plage, des rochers sculptés par le temps, et une mer d’huile aux reflets vert émeraude. On y reste longtemps, comme suspendu. Ce n’est pas un lieu à partager avec la foule, mais à savourer à deux, ou seul. La roche y a des formes étranges, comme un bestiaire minéral. Figuerolles ne ressemble à aucune autre plage. Elle vous happe, vous apaise, vous transforme.
Informations utiles pour organiser votre escapade
Pour profiter pleinement de ces plages, mieux vaut éviter les weekends de juillet et août. Les débuts de matinée ou les fins de journée offrent des lumières magnifiques et moins d’affluence. Côté transports, certaines plages comme les Catalans ou la Pointe Rouge sont accessibles en bus depuis le centre de Marseille. Pour d’autres, comme En-Vau ou Figuerolles, il faudra marcher, parfois longtemps, ou louer un kayak. Prévoir de bonnes chaussures, beaucoup d’eau, et surtout, respecter les lieux : ramasser ses déchets, rester sur les sentiers balisés, éviter la crème solaire non biodégradable dans les zones protégées. Ce littoral est beau parce qu’il est fragile.
Le littoral des Bouches-du-Rhône a ce don rare de conjuguer puissance et douceur. On y trouve des plages pour tous les tempéraments, tous les rythmes, toutes les envies. Derrière chaque crique, chaque étendue de sable, se cache une atmosphère, une promesse. J’espère que ces quelques rivages vous inspireront. Il reste tant d’autres merveilles à découvrir dans ce territoire solaire : un sentier côtier oublié, une paillote discrète, une anse déserte. L’été y est un art, chaque plage, une invitation à s’abandonner pleinement.

Amoureuse et dénicheuses de lieux d’exception