À retenir
• Prolongez l’été en Méditerranée en octobre
• Découvrez l’authenticité de la Sicile ou de Chypre hors saison
• Explorez Marrakech et ses jardins à l’automne
• Profitez de la haute saison qui débute en Thaïlande
• Offrez-vous un automne exotique dans l’océan Indien
Quand les journées se raccourcissent et que le ciel se teinte de gris, je ressens toujours un besoin presque instinctif de chercher la lumière ailleurs. L’automne, avec ses nuances chaudes et son parfum d’été qui s’attarde, est pour moi la saison rêvée pour voyager. À la différence de l’été, trop saturé, ou de l’hiver, parfois trop contraignant, l’automne me permet de renouer avec une forme d’intimité dans le voyage : moins de foule, plus de respiration, un soleil qui se montre généreux sans être écrasant. J’ai parcouru le bassin méditerranéen, traversé l’Atlantique et longé l’océan Indien en quête de cette douce chaleur qui me porte. Dans ce récit, je partage mes plus belles découvertes, mes conseils pratiques et mes émotions face à des destinations qui s’épanouissent pleinement à cette période de l’année.
Échapper à la grisaille en Europe du Sud
Grèce : entre éclats antiques et rivages apaisés

En octobre, la Grèce conserve cette lumière dorée qui sublime les pierres anciennes. Athènes se révèle d’une beauté presque confidentielle : l’Acropole domine encore la ville, mais ses marches se gravissent sans la cohue de l’été. J’aime flâner dans les ruelles de Plaka, observer les étals de Monastiraki et m’installer en terrasse, un café frappé à la main, le soleil réchauffant encore mes épaules. Dans le Péloponnèse, les oliveraies s’apprêtent à livrer leur récolte et les sites comme Épidaure ou Olympie respirent une quiétude que je n’avais jamais connue en haute saison. Mais ce sont surtout les îles qui me captivent : en Crète, la mer atteint encore 22°C, idéale pour une baignade tardive, tandis qu’à Rhodes, les randonnées dans la vallée des papillons prennent une dimension nouvelle. Le 28 octobre, fête nationale, j’ai assisté à des défilés colorés qui m’ont permis d’approcher une Grèce vivante, vibrante, fière de ses racines.
Malte : l’été indien version méditerranéenne

J’ai découvert Malte à la Toussaint, et je me souviens encore de la douceur qui baignait les rues de La Valette. Le thermomètre oscillait entre 22 et 25°C, un bonheur simple mais intense à cette période de l’année. J’ai arpenté Mdina, la cité silencieuse, presque désertée par les visiteurs, et j’ai exploré Gozo en buggy, cheveux au vent, avec cette impression de posséder l’île pour moi seul. Les falaises de Dingli se dressaient majestueuses, le soleil déclinant les enveloppant d’une lumière orangée inoubliable. Le Blue Lagoon, que l’on décrit souvent comme bondé, s’offrait à moi dans une atmosphère paisible. Et lorsque je suis entré dans les temples mégalithiques d’Hagar Qim, j’ai ressenti une force tellurique amplifiée par l’absence de foule. Ici, l’automne permet une rencontre plus authentique, presque spirituelle.
Sicile : l’Etna comme guide

La Sicile m’a accueilli avec une douceur presque théâtrale. Entre 14 et 25°C, les journées m’ont permis de parcourir Palerme et Catane sans la brûlure du soleil estival. L’Etna, majestueux, se prêtait à l’ascension : une marche exigeante mais accessible, où le souffle chaud de la terre se mêlait à la fraîcheur de l’air d’octobre. Les plages de Cefalù et de San Vito Lo Capo, presque désertes, m’ont offert ce luxe rare : la sensation de solitude face à la mer. L’automne en Sicile, c’est aussi l’avantage financier : j’ai séjourné dans des palais historiques pour une fraction du prix estival, et dîné de pasta alla Norma dans des trattorie où seuls les locaux se retrouvaient. Un luxe discret, que seule cette saison peut offrir.
Andalousie et Madère : entre soleil ibérique et douceur subtropicale

Séville m’a offert en octobre un ciel d’un bleu limpide, des températures oscillant entre 20 et 24°C, et l’opportunité de découvrir l’Alhambra sans la cohue habituelle. L’Andalousie s’apprécie pleinement à cette saison : les villages blancs, accrochés aux collines, se révèlent dans toute leur splendeur. Quant à Madère, elle m’a enivré de ses senteurs florales. Les randonnées le long des levadas, ces canaux d’irrigation ancestraux, m’ont conduit vers des panoramas maritimes vertigineux. Entre une baignade à Porto Moniz et une dégustation de vin de Madère, j’ai ressenti une harmonie parfaite entre nature et culture.
Chypre : entre mythologie et mer turquoise

À Chypre, octobre conserve la chaleur estivale. Les plages d’Ayia Napa brillent sous un soleil encore puissant, et les montagnes du Troodos offrent des sentiers boisés aux couleurs chatoyantes. Paphos et ses mosaïques m’ont plongé dans un récit antique, tandis que Nicosie, coupée en deux, m’a confronté à une réalité géopolitique toujours palpable. Entre mer et histoire, Chypre en automne m’a semblé une invitation à la dualité : douceur hédoniste et réflexion culturelle.
Voyages lointains sous un soleil d’automne
Maroc : Marrakech et les portes du désert

Marrakech en octobre est un enchantement. Le soleil caresse les jardins de la Menara, les souks résonnent encore de cette effervescence unique, mais la chaleur écrasante de l’été a laissé place à une douceur qui rend chaque instant agréable. J’ai pris la route vers l’Atlas, traversant des vallées où les couleurs automnales se mêlent aux tons ocres des montagnes. Puis j’ai rejoint Essaouira, sa médina blanchie par le sel et son port animé. Le Maroc à cette saison, c’est une respiration, une énergie solaire apaisée mais toujours vibrante.
Thaïlande : la saison sèche comme promesse

En novembre, j’ai foulé le sable de Phuket, les pieds dans une eau à 28°C, sous un ciel éclatant. La mousson s’était effacée, laissant place à la saison sèche. Bangkok bouillonnait comme toujours, mais les pluies n’interrompaient plus mes déambulations. À Chiang Mai, les temples scintillaient sous un soleil bienveillant. La Thaïlande à cette période est un paradis pour les voyageurs avides de plages, de découvertes culturelles et de plongée. Seule précaution : accepter que d’autres aient eu la même idée et que la haute saison attire davantage de visiteurs.
Jordanie : lumière sur Pétra

En automne, la Jordanie m’a dévoilé ses trésors sous une lumière douce et dorée. Pétra, la cité nabatéenne, m’a semblé surgir de la roche avec une intensité presque mystique. J’ai marché dans le désert du Wadi Rum, sous un ciel infini, et flotté dans les eaux salées de la mer Morte, une expérience troublante et unique. Aqaba, sur la mer Rouge, m’a offert des plongées inoubliables dans des eaux transparentes. La fraîcheur nocturne contraste avec la chaleur diurne, créant une intensité particulière dans chaque instant vécu.
Océan Indien : les perles tropicales

Aux Seychelles, en novembre, j’ai découvert des plages désertes, une eau à 30°C, et une nature luxuriante. À l’île Maurice, j’ai retrouvé ce bonheur simple : déjeuner pieds nus dans le sable, en observant les pêcheurs locaux rentrer avec leurs filets. La Réunion, quant à elle, m’a offert une expérience plus sportive : une randonnée vers le Piton de la Fournaise, encore actif, suivie d’un plongeon dans l’océan Indien. Chaque île incarne un visage différent du paradis, mais toutes partagent la promesse d’un automne lumineux.
Australie : avant l’été austral

En novembre, Sydney brillait sous un soleil éclatant, ses plages encore paisibles avant l’arrivée des foules estivales. J’ai dégusté un verre de Chardonnay dans la Hunter Valley, puis survolé la Grande Barrière de Corail, fasciné par ses nuances infinies de bleu. Melbourne vibrait au rythme de la Melbourne Cup, tandis que le désert rouge du centre se parait de températures supportables, propices à l’exploration. L’Australie en automne austral, c’est une promesse de grands espaces et de découvertes inoubliables.
Conseils précieux pour voyager en automne
Les privilèges de la basse saison
Voyager en automne, c’est savourer une atmosphère plus intime : les plages se vident, les sites culturels se visitent avec sérénité, et les prix fondent. Je considère cette saison comme une récompense pour le voyageur averti, une période où l’on accède à un luxe discret, fait d’espace et de temps retrouvés.
Préparer une valise équilibrée
Ma règle est simple : la valise d’automne doit combiner légèreté et prudence. J’emporte toujours un maillot, des tenues légères pour les journées encore estivales, mais aussi un pull en cachemire et une veste imperméable. Les soirées peuvent surprendre, les averses aussi. J’ajoute un chapeau, mes lunettes de soleil et une crème solaire, car le soleil, même en octobre, sait se montrer intense.
Zones à éviter avec vigilance
Certaines régions restent soumises à des aléas climatiques. L’Asie du Sud-Est subit encore parfois les dernières pluies de la mousson début octobre, tandis que les Caraïbes connaissent un risque cyclonique. J’évite aussi l’Europe du Nord, déjà froide et humide à cette période. Ces précautions permettent de préserver l’élan du voyage et de garantir une expérience lumineuse.
L’automne est devenu pour moi une saison de départs, presque un rituel. En quittant la grisaille, j’ai appris que le soleil se cachait souvent à quelques heures d’avion seulement, prêt à m’accueillir avec sa chaleur mesurée et ses paysages éclatants. Ces voyages m’ont enseigné l’art de savourer le temps différemment, de ralentir sans renoncer à l’émerveillement. L’automne au soleil, c’est l’élégance discrète du voyage, une échappée vers la lumière quand tout s’assombrit.

Amoureuse et dénicheuses de lieux d’exception